(CONNECT) Des scientifiques du Centre des sciences radiopharmaceutiques du Centre des sciences de la vie à l'Institut Paul Scherrer (PSI) développent une nouvelle thérapie anticancéreuse qui sera utilisée pour le cancer des glandes lymphatiques. Une équipe dirigée par Martin Béhé et Elisa Rioja-Blanco, en collaboration avec des chercheurs de l'Hôpital universitaire de l'Île de Berne, utilise pour la première fois le terbium-161 radioactif de manière ciblée pour traiter ce type de cancer qui, selon un communiqué de presse relatif à la récente étude publiée, touche 2000 personnes par an en Suisse.
Pour ce faire, la substance radioactive a été couplée à un anticorps et injectée dans le sang des personnes concernées, selon le communiqué. L'anticorps s'est alors fixé sur le récepteur CD30. Cette structure dans le corps est détectable dans les cellules cancéreuses des ganglions lymphatiques chez une personne sur trois. Cette nouvelle forme de thérapie est donc idéale pour eux.
"Ainsi, le terbium radioactif est amené directement sur le lieu de la tumeur pour y tuer les cellules cancéreuses grâce à son rayonnement radioactif", explique Martin Béhé. Les chercheurs du PSI ont fabriqué eux-mêmes la substance active en laboratoire. Lors d'essais sur trois types de cellules cancéreuses qui forment des récepteurs CD30, il a été possible de tuer deux à 43 fois plus de cellules par rapport à la substance active analogue, le lutécium-177. Les chercheurs supposent que la substance active terbium cause des dommages plus graves à l'ADN des cellules cancéreuses, que celles-ci ne peuvent pas réparer elles-mêmes. Des tests sur des souris auraient confirmé cette grande efficacité : Les animaux traités au terbium-161 ont vécu en moyenne deux fois plus longtemps que leurs congénères auxquels on avait injecté une substance active à base de lutécium-177. Certaines souris étaient même complètement exemptes de cancer après le traitement, est-il précisé.
"Nos résultats fournissent de bonnes indications sur le fait que la substance active pourrait également s'avérer efficace contre les lymphomes chez l'homme", explique Elisa Rioja-Blanco. Des études cliniques doivent montrer si cette supposition est correcte. ce/heg